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  • Photo du rédacteurSonia Rousseau

M comme Magnanarelle

Dernière mise à jour : 31 oct. 2022





Durant ce challenge A-Z de 2021, nous allons partir à la découverte des métiers perdus, ou qui persistent tant bien que mal dans le temps, malgré les nouvelles technologies.


Qu'est-ce que le métier de magnanarelle ?

"Une magnanarelle est une femme s'occupant de l'élevage de ver à soie."



Le métier entre 1600 et 2000


C'est un métier uniquement féminin.


C'est un métier qui est peu recensé, mais on sait que les magnanarelles étaient présentes dans le Sud de la France et à Lyon.


Voici le nombre de magnanarelles que l'on retrouve selon les recensements menés par le site collaboratif Geneanet :

Entre 1600 et 1700 : 0 magnanarelle.

Entre 1700 et 1800 : 0 magnanarelle.

Entre 1800 et 1900 : 30 magnanarelles.

Entre 1900 et 1950 : 26 magnanarelles.

Entre 1950 et 1975 : 9 magnanarelles.

Entre 1975 et 2000 : 3 magnanarelles.


Attention : ce métier ne connait pas beaucoup de recensements d'où ces chiffres relativement bas !


La sériciculture par les magnanarelles


Le ver à soie est la chenille d'un papillon connu son le nom de "Bombyx mori".


Les magnanarelles travaillent dans l'élevage du ver à soie qui est la sériciculture. Cela consiste à la culture du mûrier, à l'élevage du ver à soie pour qu'il produise du cocon, le dévidage de ce cocon, et la filature de la soie.


L'élevage s'effectue à partir des œufs du papillon appelés parfois "graines".



Histoire de la sériciculture


On retrouve les premières traces de la sériculture dans l'Empire Byzantin, puis dans le Bassin méditerranéen, à partir du VIe siècle.


Ensuite, au XIe siècle, par Roger Ier de Sicile, le ver à soie est introduit dans l'ancien Péloponnèse (la Morée). La production de la soie trouve son centre producteur principal en Sicile et à Calabre.


La sériciculture va ensuite s'étendre en Espagne près de Grenade, Tolède et Séville, mais aussi en Italie près de grandes villes comme Venise, Florence ou Milan.



La sériciculture en France : son histoire


On voit la culture du mûrier apparaitre en France au début du XIVe siècle avec la venue des papes d'Avignon, mais c'est surtout sous Louis XI que l'on voit un grand nombre de métier à tisser à Tours, ce qui signifie un point important de la sériciculture. D'autres villes sont aussi connues pour leur sériciculture comme Lyon, Montpellier ou encore Paris.


Sous le règne de Henri IV, on voit une grande importance accordée aux mûriers, ce qui peut se démonter par le jardin des Tuileries, lieu où l'on retrouve des mûriers, de même que pour les régions de la Provence et du Languedoc.


Sous Louis XIV, Colbert va faire rédiger par Isnard des mémoires sur la culture du mûrier et l'élevage du ver à soie.


La production des cocons


De 1760 à 1780, la production de cocons va monter jusqu'à 7 000 tonnes par an !

Cela n'est pas la plus grande production réalisée : elle le sera en 1853 où l'on va retrouver plus de 26 000 tonnes de cocons produits.


Mais il faut garder en tête que l'élevage du ver à soie n'a pas toujours été florissant, notamment à cause des maladies qui le touche. Nous pouvons prendre l'exemple de l'année 1856 où l'on aura que 7 500 tonnes de cocons produits (soit 3 ans après le record de 1853).


Pour tenter de ralentir les maladies, on importe des graines depuis le Japon et la Chine, ce qui ne garantit pas leur qualité. D'autres importations ont également lieu depuis la Géorgie ou du Caucase.


Le fameux Louis PASTEUR même sollicité pour tenter de comprendre l'origine de ces maladies du ver à soie. Il étudiera la périme et la flacherie dans les Cévennes. Un livre sera publié à ce sujet en 1870 intitulé "Etude sur la maladie des vers à soie".

D'autres chercheurs seront sollicités, certes moins connus, qui sont De QUATREFAGES, BECHAMP et BALBIANI.


Par la suite, la production de cocons aura une moyenne de 8 000 à 10 000 tonnes de production, ce qui s'explique par la flacherie (la périme étant vaincue) et l'ouverture du Canal de Suez et donc de la concurrence extérieure.


Les confettis


En 1891, lors du bal masqué du Carnaval de Paris, on va retrouver les confettis en papier qui sont réalisés par le biais de l'élevage du ver à soie qui utilisait des feuilles de papier perforé de petits trous ronds. L'administrateur du Casino de Paris, Monsieur LUE, va récupérer ses chutes de papier et les utiliser en tant que projectiles durant ce carnaval.


Au XXe siècle


La Première Guerre mondiale va chambouler la production de cocons, où l'on va descendre entre 3 et 4 000 tonnes par an. En 1924, on ne comptera plus que 500 tonnes de cocons par an produits. Même si lors de la Seconde Guerre mondiale, l'élevage du ver à soie est sollicité pour intervenir dans la fabrication des parachutes, cela ne fera pas remonter sa production.


Avez-vous des magnanarelles dans votre arbre généalogique ?


Si vous avez des ancêtres qui ont exercés cette profession de magnanarelle ou si vous connaissez plus d'informations sur ce métier, n'hésitez pas à laisser un commentaire !





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