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  • Photo du rédacteurSonia Rousseau

J comme Joyaulier

Dernière mise à jour : 31 oct. 2022




Durant ce challenge A-Z de 2021, nous allons partir à la découverte des métiers perdus, ou qui persistent tant bien que mal dans le temps, malgré les nouvelles technologies.


Qu'est-ce que le métier de joyaulier ?

"Le joaillier est un fabricant de bijoux comportant des pierres précieuses et/ou des perles."


Le métier entre 1600 et 2000


C'est un métier majoritairement masculin.

On compte moins de 1% de femmes pratiquant le métier de joyaulier.


C'est un métier que l'on retrouve principalement en France, avec une expansion à l'échelle européenne. On compte deux foyers principaux qui sont Genève et Paris.


Voici le nombre de joyaulier que l'on retrouve selon les recensements menés par le site collaboratif Geneanet :

Entre 1600 et 1700 : 1 848 joyauliers.

Entre 1700 et 1800 : 5 054 joyauliers.

Entre 1800 et 1900 : 8 158 joyauliers.

Entre 1900 et 1950 : 5 715 joyauliers.

Entre 1950 et 1975 : 2 533 joyauliers.

Entre 1975 et 2000 : 1 222 joyauliers.




L'orthographe de joyaulier


Lorsque vous avez vu le terme de joyaulier dans le titre, vous avez dû vous dire que j'avais fait une belle faute d'orthographe ! Et bien non !


L'orthographe de joyaulier a bien existée au XVIe siècle. Ce n'est que depuis le XIXe siècle que l'on utilise l'orthographe joaillier.





Histoire du métier de joyaulier

Le métier de joyaulier, celui de travailler les pierres précieuses n'est pas un métier récent mais qui remonte à l'Égypte ancienne, bien avant la naissance de Jésus-Christ. Les bijoux y étaient un signe significatif de pouvoir politique et religieux au sein d'une communauté. Les bijoux ne sont pas uniquement des objets de la vie mais aussi de la mort. Il est fréquent de trouver des bijoux comme objets funéraires (ex. le tombeau de Toutânkhamon).


Dans le royaume du Bénin, le roi avait des manchettes en or, symbole de sa richesse et de sa place politique au pouvoir. Cela appuyait également la dimension vie/mort avec l'idée de l'échange avec les esprits de l'au-delà.


La joaillerie en France


Les joyauliers commencent à faire leur apparition en France à l'époque moderne, au XVIIe siècle. Cette évolution peut se démontrer par un intérêt croissant du cardinal Mazarin pour ces bijoux en pierres précieuses. Il va encourager les joailliers à montrer et développer leur travail, notamment avec la pratique de la taille en seize, appelée aussi "taille Mazarin". Aujourd'hui, on connait cette taille sous la dénomination de la taille en 32 facettes.


Quelques grands noms de joailliers du XVIIe siècle :

- Claude BALLIN

- Nicolas DELAUNAY

- Philippe Van DIEVOET, dit Vandive.

- Jean DE LENS

- François-Thomas GERMAIN



Le savoir-faire des joyauliers


Pour créer les bijoux, le savoir-faire des joyauliers repose sur plusieurs procédés :

- Le moulage

- La déformation

- Le pliage et le limage

- Le sciage

- La soudure et le sertissage


Le moulage


Le moulage est l'étape où l'on va créer un modèle, de préférence en métal, qui va servir de moule pour les pièces. Ensuite, on injecte de la cire chaude dans le moule. On retire les pièces créées à la cire pour les utiliser afin de reproduire la pièce avec la technique de coulée à la cire perdue.


Les pièces moulées vont ensuite être polies par un procédé qui peut être soit mécanique ou alors chimique.





Le bain d'acide


Lors de la soudure, on va utiliser du borax, un sel minéral alcalin qui va se cristalliser. Il faut retirer ce borax, et pour cela, les joyauliers utilisent des acides dont de l'acide sulfurique. Ils vont utiliser un mélange que l'on nomme "déroché" composé donc de l'acide sulfurique et d'eau. L'acide peut être remplacé par du sel à dérocher, ce qui est moins nocif.


Ce procédé du déroché va également être utilisé pour désoxyder les bijoux après le moulage à la cire perdue.


Le sertissage


Le sertissage est l'action de "fixer une pierre précieuse dans un chaton ou une monture dont on rabat le rebord autour de la pierre". On connait plusieurs techniques de sertissages :

  • Le serti-griffes : technique souvent utilisée pour les solitaires qui consiste à placer les griffes (des tiges en métal) dans la monture pour les plier en ergots sur la pierre pour la fixer.

  • Le serti-grains : technique utilisée pour tenir la pierre par des sortes de petites griffes qui sont des morceaux de métal rabattus sur la pierre.

  • Le serti-clos : technique utilisée pour maintenir la base de la pierre dans une sorte de cocon par une plaque de métal qui recouvre le périmètre de la pierre.

  • Le serti-rails : technique souvent utilisée pour les alliances où l'on voit les pierres insérées entre deux rails.

  • Le serti mystérieux / Le serti invisible : technique qui va rendre le métal invisible.

  • Le serti à brides : technique utilisée pour les alliances et d'autres bijoux où un fil est placé entre deux pierres pour exercer une pression latérale sur ces pierres. On appelle aussi cette technique le serti Chirol, du nom de son inventeur Francis CHIROL.

  • Le serti LS : technique assez récente, brevetée par la société Lyon Serti. Ce serti consiste à entourer la pierre d'un fin rebord de métal à l'aide d'un outil spécifique. La trace laissée par cet outil dévoile un motif brillant.


Avez-vous des joyauliers dans votre arbre généalogique ?


Si vous avez des ancêtres qui ont exercés cette profession de joyaulier ou si vous connaissez plus d'informations sur ce métier, n'hésitez pas à laisser un commentaire !



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